Mémoires. Un diplomate dans la bourrasque

Auteur(s) : ARDURA Bernard (éd.), CONSALVI Cardinal Hercule
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Une nouvelle édition française des Mémoires du cardinal Consalvi

Secrétaire d’Etat du pape Pie VII, le cardinal Hercule (Ercole) Consalvi fait partie des « cardinaux noirs » arrêtés et placés en résidence surveillée sur ordre de Napoléon, suite à leur absence voulue à son mariage avec Marie-Louise. Détenu à Reims, il profita de ces moments de loisirs forcés pour rédiger plusieurs textes qui, une fois réunis, composent ce que l’on appelle ses « Mémoires ». Il s’agit d’un texte de première importance sur les relations entre le Saint-Siège et la France, sous le Consulat et l’Empire, le cardinal ayant été mêlé à toutes les grandes affaires, du Concordat à la captivité de Pie VII.

Ces Mémoires, rédigés en italien et en latin, avaient fait l’objet d’une traduction française en deux volumes sous les Second Empire, en 1864 et 1866. Mais le traducteur de l’époque, Jacques Crétineau-Joly, par ailleurs excellent spécialiste des relations entre Rome et Paris, s’était permis des coupes et des « adaptations » pour rendre le texte plus littéraire. Depuis, les plus grandes réserves étaient dès lors de mise avant leur utilisation, ce que Jean Tulard n’avait pas manqué de signaler dans son indispensable Bibliographie critique des mémoires sur l’époque napoléonienne (Droz, 1991). Les italophones se référaient de préférence à une publication plus tardive et bien mieux traduite (pour la partie latine), due à Mario Nasalli Rocca di Corneliano (1950).

Président du comité pontifical des sciences historiques jusqu’en 2023 et longtemps professeur à l’Université pontificale grégorienne de Rome, le professeur Bernard Ardura propose aujourd’hui, aux éditions du Cerf, une nouvelle édition-traduction des « Mémoires » du cardinal qui se composent de six textes :

  • Mémoires sur les diverses époques de ma vie
  • Dates et mémoires sur différentes époques de ma vie
  • Mémoires sur mon ministère
  • Mémoires sur le conclave de Venise
  • Mémoires sur le Concordat du 15 juillet 1801
  • Mémoire sur la conduite tenue lors du mariage de Napoléon et Marie-Louise.

Un seul regret, Consalvi (il mourut en 1824) ne reprit pas la plume quelques années plus tard pour raconter une autre grande époque de sa vie : les négociations de 1814 et le Congrès de Vienne, où son travail, ses qualités diplomatiques et humaines permirent le rétablissement du Saint-Siège dans le concert européen.

Si la lecture en continue de certains de ces textes peut parfois être abrupte, l’ensemble documentaire est indispensable sur la période napoléonienne et l’histoire des relations entre Napoléon et le Saint-Siège. On saluera enfin la qualité et l’intérêt de l’introduction, des notes et notices biographiques de Bernard Ardura.

Thierry Lentz, directeur général de la Fondation Napoléon (mai 2024)

Mémoires. Un diplomate dans la bourrasque
© Les édition du Cerf

Présentation de l’éditeur

Rome, Paris, Vienne. Les démêlés avec les révolutionnaires, avec Napoléon Bonaparte, avec la curie romaine et le collège des cardinaux. Une véritable aventure.
Romain de noble naissance, Hercule Consalvi (1757-1824) est sans conteste un des ministres les plus influents que le Vatican ait jamais connus. Sa notoriété est due au rôle qu’il a habilement su jouer dans deux évènements majeurs de son temps : la signature du concordat avec la France de Bonaparte – toujours en vigueur aujourd’hui en Alsace et en Moselle – et le congrès de Vienne, qui détermina le concert des nations jusqu’aux guerres mondiales du xxe siècle.
Ces Mémoires nous révèlent quelle stratégie il mit en place, et grâce à laquelle le Saint-Siège sortit de la tourmente des guerres révolutionnaires au sommet de son autorité spirituelle et fut rétabli dans ses possessions temporelles pour un demi-siècle de plus.
À la fois prudent et déterminé, Consalvi se distingue de ses contemporains par sa lucidité face à la situation radicalement nouvelle du monde et de l’Église de son époque. Pour lui, pas de restauration sans réforme. Plus qu’à quiconque, les États pontificaux lui durent de devenir un État moderne.
Un outil formidable pour le spécialiste. Une vraie pépite de portraits comme d’informations pour le curieux. Une source historique saisissante par sa modernité.

Introduction, traduction et notes de Mgr Bernard Ardura.

Après avoir longtemps enseigné à l’Université pontificale grégorienne, à Rome, Bernard Ardura a travaillé une vingtaine d’années au Conseil pontifical de la culture, dont il a été secrétaire. Président du Comité pontifical des sciences historiques (2009-2023), il a dirigé le Dictionnaire d’histoire de l’Église publié aux Éditions du Cerf.

Sommaire

I. Mémoires sur les diverses époques de ma vie
II. Dates et mémoires des différentes époques de ma vie, moi, Hercule Cardinal Consalvi, romain, pour autant que je puisse m’en souvenir après tant d’années
III. Brefs mémoires sur mon ministère
IV. Mémoires sur le conclave tenu à Venise pour l’élection du souverain pontife Pie VII
V. Mémoires sur le concordat signé à Paris, le 15 juillet 1801
VI. Mémoire sur la conduite tenue dans l’affaire du mariage de l’empereur Napoléon avec l’archiduchesse d’Autriche

Notices biographiques des principaux personnages
Index des noms de personnes et de lieux

Année de publication :
2024
Lieu et maison d'édition :
Les éditions du Cerf
Nombre de pages :
490
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites Librairies indépendantes, ParisLibrairies.fr et PlaceDesLibraires.fr.
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