CHEVALLIER, Bernard (1943-2024), historien et conservateur général du patrimoine

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Grand spécialiste de l’impératrice Joséphine, l’historien et conservateur général du patrimoine Bernard Chevallier avait été nommé en 1989 conservateur des musées de Malmaison et Bois-Préau, conservateur en chef en 1992 puis directeur de 1997 à 2008. Il avait été membre du conseil d’administration de la Fondation Napoléon de 2001 à 2014, vice-président de la Fondation Napoléon de 2004 à 2010, et administrateur honoraire depuis 2015.

CHEVALLIER, Bernard (1943-2024), historien et conservateur général du patrimoine
Bernard Chevallier © D.R.

Après des études d’histoire moderne et d’histoire de l’art à la Sorbonne-Paris IV, il était devenu guide-interprète de 1965 à 1971, puis avait passé le concours de conservateur en 1971. D’abord affecté au Musée national du château de Fontainebleau, il était entré à Malmaison en 1980 comme adjoint du conservateur Gérard Hubert. Le lieu ne lui était pas inconnu : il y avait effectué ses premières visites à l’adolescence, y avait exercé régulièrement comme guide-interprète, et y avait effectué son premier stage de conservateur en 1972. À cette occasion, il avait entamé ses recherches sur l’histoire de Malmaison sur une période de plusieurs siècles, entre 1244 et 1799. Il avait ensuite étendu sa période d’investigation jusqu’en 1904, et en fit l’objet de sa thèse de doctorat en art et archéologie, Malmaison, le domaine des origines à 1904, dirigée par Antoine Schnapper et soutenue en 1987.

Nommé conservateur en 1989, il devint en 1997 directeur des musées de Malmaison et Bois-Préau. À ce titre, il était également en charge des musées napoléoniens d’Ajaccio et de l’île d’Aix, ainsi que d’une partie des collections de Longwood à Sainte-Hélène. Il avait consacré à « son » musée de nombreux ouvrages, de Malmaison : le domaine des origines à 1904, tiré de sa thèse (Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1989) à Malmaison en dates et en chiffres (avec des photographies de Christophe Renault, J.-P. Gisserot, 2008), en passant par L’ABCdaire des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau (Flammarion, 1997), Malmaison. Guide de visite (Art Lys, 2001), Vues du château et du parc de Malmaison (Perrin, 2003). Sur Malmaison toujours, il avait participé au documentaire Le château de Malmaison, réalisé par Guillaume Levis (éditions Montparnasse, 2006). Mais Bernard Chevallier avait également exploré d’autres grands lieux napoléoniens, en codirigeant avec Michel Dancoisne-Martineau et Thierry Lentz Sainte-Hélène, île de mémoire (Fayard, 2005), avec Aurélie Rostaing, Jean-Denis Serena et Marc Walter à Saint-Cloud, le palais retrouvé (Swan, 2013), et en signant Napoléon : les lieux du pouvoir (Artlys, 2004).  Il avait également rédigé des brochures sur le Musée napoléonien de l’île d’Aix et la Maison Bonaparte d’Ajaccio.

Spécialiste incontesté de Joséphine de Beauharnais, Bernard Chevallier lui avait consacré son deuxième ouvrage, une biographie cosignée avec Christophe Pincemaille : L’impératrice Joséphine, parue pour la première fois en 1988 au Presses de la Renaissance. Il avait édité avec Maurice Bernard-Catinat et Christophe Pincemaille sa Correspondance (1782-1814), parue chez Payot en 1996. D’autres ouvrages avaient suivi, dont L’art de vivre au temps de Joséphine, avec des photographies de Marc Walter (Flammarion, 1998), qui avait reçu le Prix Premier Empire 1998 de la Fondation Napoléon, et Douce et incomparable Joséphine (avec Christophe Pincemaille, Payot & Rivages, 1999).

Napoléon n’était naturellement pas absent du champ de ses recherches : son premier livre portait ainsi sur La généalogie des Bonaparte (Éditions de la RMN, 1986). Son travail s’étendait au-delà des ouvrages classiques, puisqu’il avait participé à un CD-ROM « Napoléon, l’Europe et l’Empire » comme directeur historique (avec Christophe Pincemaille), signé avec Benoît Sommier les textes d’une bande dessinée, La campagne de Russie : la Moskowa (Le Rubicon, 2013), ou encore participé au documentaire Le général Bertrand dans l’ombre de Napoléon (Lancosme, 2013). Il avait enfin joué un rôle important dans l’aventure de l’édition de la Correspondance générale par la Fondation Napoléon (2002-2018).

Bernard Chevallier avait été le commissaire de nombreuses expositions, parmi lesquelles « Trésors de la Fondation Napoléon : dans l’intimité de la Cour impériale » (28 septembre 2004 – 3 avril 2005, au musée Jacquemart-André, Paris), « Les derniers feux du palais de Saint-Cloud » (10 octobre 2019 – 23 février 2020, Musée des Avelines, Saint-Cloud) et « Napoléon » (14 avril – 19 septembre 2021, Grande Halle de la Villette, Paris). Il avait également été commissaire, conseiller scientifique ou joué un rôle majeur pour l’organisation d’expositions à l’étranger, à Memphis (« Napoleon », au Cook Convention Center, du 22 avril au 22 septembre 1993), à Montréal (« Napoléon à l’île Sainte-Hélène, du 5 mai au 11 octobre 1999, au Musée Stewart), à São Paolo (« Napoleão », au Museu de Arte Brasileira – Fondaçao Armando Alvares Penteado, du 24 août au 2 novembre 2003), ou encore à Coblence (« Napoleon : der Kaiser kommt ! Verehrung und Mythos in Koblenz », du 27 mars au 25 avril 2004 au Mittelrhein-Museum).

Bernard Chevallier avait enfin publié de nombreux articles dans plusieurs revues : Cavalier et Roi : Revue des amis du Musée du Maréchal Murat, Histoire & sociétés, Napoléon Ier : le magazine du Consulat et de l’Empire, La revue Napoléon, La Revue du souvenir napoléonien ou encore Souvenirs de l’épopée napoléonienne : revue de l’Association belge napoléonienne. Les sujets témoignaient de toute la diversité de ses intérêts et de ses connaissances, des demeures des Murat à Joséphine de Beauharnais en passant par les vases de la reine de Prusse et les poèmes de Joseph Méry (1797-1866).

Lire la bibliographie de Bernard Chevallier

► Retrouvez les ouvrages et articles de Bernard Chevallier disponibles à la bibliothèque Martial-Lapeyre de la Fondation Napoléon en cliquant ici.

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