Valérie Durand, responsable des réseaux sociaux
Ce beau livre célèbre toute la richesse de la vie et de l’œuvre de Victor Hugo, visionnaire aux mille visages. « Rencontrer » ainsi Hugo, c’est voyager au cœur-même du XIXe siècle. L’ouvrage, qui appartient à la collection de la « Bibliothèque des Illustres », mariant manuscrit et image, est richement illustré. Dessins, photos et lettres, issus notamment du fonds Hugo de la Bibliothèque nationale de France, mettent en évidence les multiples talents artistiques de ce touche-à-tout de génie. Un vibrant hommage à un géant littéraire et à son héritage indélébile, à savourer d’une traite, ou à picorer en marge de vos « Contemplations » estivales.
François Houdecek, responsable des projets spéciaux
Rémi Monaque, Latouche-Tréville. L’amiral qui tint Nelson en échec, Éditions Mémoring, 2024
La marine et ses figures font partie des parents pauvres des études napoléoniennes. On ne le redira jamais assez, mais Napoléon ne se désintéressa jamais de sa marine qu’il tenta de mettre à niveau de la Royal Navy. Elle fut servie par des hommes que la postérité a parfois oubliés. Latouche-Tréville est de ceux-là. La biographie écrite par Rémi Monaque, grand connaisseur de la chose maritime impériale, redonne un peu de visibilité à un illustre marin de l’Empire. Publiée aux éditions Mémoring, c’est une agréable lecture d’été, qui fera découvrir ce personnage passé dans l’ombre, mais qui défia Nelson !
Rebecca Young, web-éditrice (vidéos)
Chantal Prévot, Le Sexe contrôlé. Être femme après la Révolution (1800-1815), Passés/Composés, 2024
L’Histoire est notoire pour être sélective dans ses représentations, dépendant bien sur des sources qui ont survécu les ravages du temps, mais aussi des gouts et priorités de ceux ou celles qui l’écrivent. Dans son livre Le Sexe contrôlé, Chantal Prévot a exhumé des ténèbres l’expérience, après la Révolution, de cette moitié de la population que l’on appelait alors « le sexe », reléguée depuis trop longtemps au second plan, dans la vie et dans l’Histoire. Moi-même passionnée par l’histoire des inconnus ou oubliés, à travers objets ou papiers trouvés au hasard de mes périples, je vais emporter ces généreuses 375 pages avec moi cet été pour découvrir les récits exhumés sur les femmes de toutes les strates de la société du Premier Empire, de la haute société aux plus pauvres.
Irène Delage, cheffe du service Médiation et Documentation numérique
Julia Margaret Cameron. Capturer la beauté (catalogue d’exposition), 2023
C’est en 1863, alors qu’elle séjourne sur l’île de Wight, que la britannique Julia Margaret Cameron (1815-1879), élevée entre la France et l’Inde, reçoit son premier appareil photo, cadeau de sa fille. Elle transforme alors son abri à charbon en chambre noire, et son poulailler vitré en maison de verre où elle tire le portrait et met en scène des personnalités de son temps, des membres de sa famille, des amis, des domestiques. Elle se plonge avec enthousiasme et obstination dans l’art photographique, pour raconter des histoires, révélant une œuvre singulière et peu conformiste, marquée par le fameux « flou » qui lui fut longtemps reproché. Une liberté dont peut-être vous vous inspirerez pendant vos vacances cet été. À vos appareils !
Chantal Prévot, responsable des Bibliothèques de la Fondation Napoléon
Jean-Claude Demory, La grande conspiration de l’an XII, Nouveau Monde Éditions, 2024
C’est ainsi que les livres font aimer l’histoire : grâce à une narration claire, fluide, sans pédanterie, reposant sur une base documentée et nuancée. La grande conspiration de l’an XII de Jean-Claude Demory relate le complot fomenté en 1804 contre le Premier Consul par le chouan et géant Cadoudal, par le tenace général Pichegru passé à l’ennemi et par le versatile général Moreau mais néanmoins héros de Hohelinden. L’ouvrage sonne juste. On saisit les tenants et les aboutissants, et les imbrications de cette affaire mal embouchée dès le départ. Et grand bonheur, cela se lit comme un roman policier, avec les faibles (Oh le portrait du comte d’Artois), les forts (l’humour froid de Cadoudal, l’incomparable limier qu’était Fouché), la victime collatérale (le duc d’Enghien), les ombres (les Anglais tapis dans leur île), les bernés, les imbéciles, les cavales, les caches et même une course poursuite en calèche digne d’un film d’action.
Emmanuelle Duprez, hôtesse d’accueil
Aline Voinot, Mathilde et Napoléon. D’alliance en trahison, Vents d’Histoire, 2024
Après un an d’attente, voici enfin le Tome 2 de la saga d’Aline Voinot : Mathilde et Napoléon. D’Alliance en trahison. Nous retrouvons Mathilde, mariée à Cambacérès et qui tient désormais son propre salon autour des découvertes et progrès scientifiques de l’époque, toujours entourée de l’élite parisienne. L’Europe, en proie aux combats, voit les accords et traités de paix se succéder sans jamais perdurer et les coalitions hostiles à Napoléon rythment le récit. C’est à travers les discussions puis par sa correspondance que l’héroïne entretient avec sa cousine, la belle Juliette Récamier, tombée en disgrâce à cause de son amitié pour madame de Staël, que l’on suit les progrès de la Grande Armée, qui, si elle fut longtemps victorieuse, connait petit à petit des revers. Fidèle à l’empereur en amitiés, comment Mathilde va-t-elle sortir son épingle du jeu lors de l’abdication de Napoléon ? Une saga historique qui permet d’entrevoir les événements sous un angle tangible du point de vue de la société et des impacts que ces conflits ont entrainés sur le continent européen au début du XIXème.
L’écriture d’Aline Voinot est agréable, fluide et rythmée, on est plongé directement dans l’intrigue. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à cette lecture, j’espère qu’il en sera de même pour ceux qui choisiront ce roman qui se dévore d’une traite !
Découvrez le tome 1 : Mathilde, Juliette, Bonaparte et les autres
Élodie Lefort, responsable des collections de la Fondation Napoléon
Feuilleter le catalogue de l’exposition Soieries Impériales pour Versailles, c’est se plonger dans un monde de couleurs, de luxe et du savoir-faire français, surtout si on n’a pas eu l’occasion de se déplacer jusqu’au Château de Versailles pour voir l’exposition. C’est surprenant ! C’est enjoué ! C’est frais ! On en prend plein les yeux, tout en s’instruisant sur la réalisation de ces pièces par les soyeux de Lyon à l’initiative de Napoléon Ier et qui vont être utilisées sous le Premier Empire, mais bien après pour décorer et participer au faste des salles de Versailles !
Claudia Bonnafoux, web-éditrice
Serge Hayat, L’Aigle et la Rose, Les Éditions de l’Observatoire / Humensis, 2024
« – Divorcer, de Joséphine d’abord, du Directoire ensuite : tous les deux coupables de tromperie… Alors je serai enfin libre ! » ; telles sont les pensées de Napoléon, revenu à Paris après sa campagne d’Égypte, et bien décidé à renverser le Directoire et Paul Barras. Au-delà des enjeux politiques, ce sont surtout les histoires intimes, faites de tromperie, de mensonges et de passions ardentes, qui ponctuent cet ouvrage. Le lecteur est ainsi convié dans les recoins les plus sombres et les plus tortueux du cœur de ces personnages, dans une forme de voyeurisme littéraire. Ce roman nous plonge au sein des luxures et des turpitudes de l’époque, offrant un éclairage saisissant sur les coulisses du pouvoir et les affres des sentiments. Loin de se limiter à une simple reconstitution historique, l’auteur parvient à tisser une trame narrative d’une grande intensité émotionnelle, où les aspirations personnelles de Napoléon se mêlent inextricablement aux enjeux politiques de son époque. Le lecteur ne peut qu’être transporté par cette quête de liberté et de vengeance d’un homme tiraillé entre ses ambitions et ses tourments intimes.
Autres ouvrages pour cet été
Romans historiques
Blanche et la bonne étoile
Le Vazaha du Prince/Le Mzoungou de la Reine
1803. La nuit de la sage-femme
Premières plongées. Vingt milles nautiques sous la mer