Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie

Période : Directoire-Consulat-Ier Empire/Directory-Consulate-1st Empire
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Entièrement rénové grâce au mécénat à l’occasion du bicentenaire de de la création de la Légion d’honneur, le musée du premier ordre national a rouvert ses portes en 2006 après cinq années de travaux. Une muséographie moderne mais respectueuse du lieu, complétée par des animations vidéo, favorise la redécouverte de cette collection unique au monde. 

Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie
Hôtel de Salm, palais de la Légion d'honneur © Wikipedia/TCY

La Grande Chancellerie de l’ordre de la Légion d’honneur s’installa dès 1804 dans un palais néoclassique édifié à la fin du XVIIIe siècle par l’architecte Rousseau pour le prince de Salm-Kyrbourg. Créé au lendemain de la première guerre mondiale, le musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie  fut inauguré en 1925. Il est actuellement le seul musée d’histoire au monde offrant un panorama des récompenses nationales de tous les pays, de la période médiévale à nos jours.

Le musée se déploie depuis sa réouverture sur la totalité de l’aile du palais de Salm donnant sur le parvis du  musée d’Orsay. La grande salle dédiée a l’ordre de la Légion d’honneur, à droite du vestibule, est dominée par le célèbre tableau de Gros Bonaparte Premier Consul
Le parcours dédié a l’histoire du premier ordre national débute avec l’évocation des armes de récompense distribuées sous le Directoire aux plus valeureux guerriers dont certaines furent la création de Bonaparte (les Cent Sabres dits de l’armée d’Italie, 1797).

L’usage de ces armes de récompense fut consacré par le Premier Consul avec l’institution des armes d’honneur réglementée par un arrêté du 25 décembre 1799 : sabres, fusils, mousquetons, carabines, baguettes de tambour, grenades, trompettes et haches rappellent que près de 2 000 militaires furent titulaires de ces récompenses. La loi de création de la Légion d’honneur leur conféra la qualité de légionnaires de droit. Ils furent à ce titre les premiers membres de la nouvelle institution. Les premières remises de l’ordre sont évoquées par le tableau préparatoire de Debret représentant la cérémonie de distribution dans l’église des Invalides le 15 juillet 1804.

Quelques souvenirs personnels de Napoleon sont exposés à proximité : croix de chevalier portée au camp de Boulogne, épée de Biennais et paire de pistolets offertes au Tsar en 1807, cuirasse, croix de la Légion d’honneur portée à Sainte-Hélène, etc. Le collier de la Légion d’honneur de Napoléon Ier constitue une pièce fondamentale du musée. Oeuvre de Biennais en or et émaux, il reproduit le deuxième modèle du collier, le premier, celui qui apparaît sur les représentations de l’Empereur en costume impérial et notamment sur le tableau de Robert Lefèvre, ayant disparu.

Le musée propose un véritable panorama des ordres créés sous l’Empire. La Légion d’honneur bien sûr avec l’évolution des insignes de 1804 à 1815, l’ordre de la Couronne de fer fondé par Napoléon roi d’Italie en 1805, l’ordre de la Réunion créé en 1811 afin de remplacer les ordres que les annexions de l’Empire abolissaient, l’ordre des Trois Toisons d’Or créé en 1809 et les ordres créés par les frères de l’Empereur dans leurs royaumes respectifs.
Le Second Empire est évoqué à travers différents tableaux et objets témoignant de l’attachement de Napoléon III à maintenir intact le prestige de la Légion d’honneur. Les autres créations de décoration militaire sont représentées par les insignes originaux : la médaille militaire créée par le prince-président Louis-Napoléon en 1852 et les médailles commémoratives (Sainte-Hélène, Italie, Chine, Mexique).

Karine Huguenaud, 2001 – mise à jour juin 2020

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